1. |
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Il y a toujours une femme qu’on aurait voulu être
Personnage de Dali qui rêve à la fenêtre
Son dos est triste et beau, revêtu des « peut-être »
Que tu n’as su écrire dans aucune de tes lettres
Et toujours un bateau qui nous regarde en coin
Parangon fatigué d’un rêve au creux des reins
Qui appareille bientôt, demain, c’est sûr, demain
Demain par le hublot, c’est sûr on verra loin
T’as peut-être déjà vécu les trois quarts de ta vie
Peut-être juste la moitié, ou le début à peine
Qu’est-ce que tu en as fait ? et à quoi t’as servi ?
Combien de fois et à qui as tu dit « Je t’aime » ?
Il y a toujours une cage, sans vue, et sans balcon
Et toujours un cordage tressé de fleurs sans nom
Qu’on lance dans les naufrages ou qui pend au plafond
Et ça prend du courage de le saisir ou non
T’as peut-être déjà vécu les trois quarts de ta vie
Peut-être juste la moitié, ou le début à peine
Qu’est-ce que tu en as fait ? et à quoi t’as servi ?
Combien de fois et à qui ?
T’as peut-être déjà vécu les trois quarts de ta vie
Peut-être juste la moitié, ou le début à peine
Qu’est-ce que tu en as fait ? et à quoi t’as servi ?
Combien de fois et à qui as tu dit « Je t’aime » ?
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2. |
La moitié du billet
03:25
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J’étais arrivé en avance
Et je suivais deux belles Anglaises
Dans les allées du Père Lachaise
Le cœur tranquille en apparence
Mais pourtant il n’en était rien
Je n’étais ni le doux flâneur
Ni le pauvre bonhomme en pleurs
De ces visites qu’on paye chagrin
Un bouquet de fleurs à la main
Moi je venais chercher quelqu’un
On n’a pas d’âge dans ce cas là
Aucun voyage prépare à ça…
Au bout de la section piétonne
J’ai laissé filer les Anglaises
Fermé la douce parenthèse
La dernière porte du slalom
C’était celle du Colombarium
En repartant à petits pas
Je tenais ma mère dans mes bras
Comme elle m’avait porté avant
Comme j’avais porté mes enfants
Drôles de détours que fait le temps
On n’a pas d’âge dans ce cas là
Aucun voyage prépare à ça
Aucun cauchemar ni mal de dents
Aucun miroir ni cheveu blanc
Et pourtant…
C’est simple comme bonjour
Comme un aller-retour
Dont on a égaré
La moitié du billet
J’ai repensé aux deux Anglaises
Quand du sommet de la falaise
Je l’ai laissée partir au vent
Pour terrain de jeu l’océan
Un beau salut à toi maman
On n’a pas d’âge dans ce cas là
Aucun voyage prépare à ça
Aucun cauchemar ni mal de dents
Aucun miroir ni cheveu blanc
Et pourtant…
C’est simple comme bonjour
Comme un aller-retour
Dont on a égaré
La moitié du billet
C’est simple comme bonjour
Comme un aller-retour
Dont elle m’aurait laissé
La moitié du billet
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3. |
Moi qui n'ai pas d'ailes
03:25
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Même si il est octobre et qu’on a changé d’heure
Même si j’ai parcouru la planète à mains nues
Que j’ai connu des ogres aux airs de grands seigneurs
Et appris sur leur pas que vivre est un exploit
Même si j’ai sur le dos des citrouilles géantes
Des maisons arborées où il fait bon entrer
J’ai vu des ciels si beaux que parfois ça me hante
Quand repartent les oies encore une fois sans moi
Moi qui n’ai pas d’ailes
Je lorgne les voiles
Et la manivelle
Qui tendra la toile
Dis-moi capitaine,
Dis-moi vieux compère
Qu’arrive-t-il aux peines
Qu’on emmène en mer ?
Même si moi mes copains c’est les meilleurs du monde
Même si y a leurs peintures accrochées sur le mur
J’ai mal à quelques-uns qui sont partis en trombe
Mais je pleurerai pas ! Ils se foutraient de moi…
Même si j’ai reconstruit les châteaux de l’Espagne
Pour y loger les fées qui m’ont déshabillé
Même si de ma folie, j’ai fait une compagne
Partenaire de haut vol de mes jours de traviole
Moi qui n’ai pas d’ailes
Je lorgne les voiles
Et la manivelle
Qui tendra la toile
Dis-moi capitaine,
Dis-moi vieux compère
Qu’arrive-t-il aux peines
Qu’on emmène en mer ?
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4. |
Lala
03:24
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Oui j’ai déjà marché cette terre écorchée
Ce chemin ardu, suspendu, du cœur déçu
Je reconnais les pierres, les herbes et la colère
Mauvaise conseillère qui me fait faire tout à l’envers
Cette voix qui susurre que pour que la blessure ne laisse pas de trace
À défaut de ta peau, c’est le courroux qu’il faut que j’embrasse
Que la seule manière de survivre à l’hiver
C’est de se persuader que l’été … n’a jamais existé
Finalement hier, j’ai soufflé la poussière sur ton écriture
Re-reçu en plein cœur toute ta douceur
Toute cette élégance que j’aime et quand je pense
À la prochaine qui ne viendra pas… ce qui pleut, c’est ça
Et je scrute le ciel, je cherche un Gabriel qui m’apporterait
Un sourire de toi, la caresse sur mon bras que j’aimais
Je rêve d’une confidence faite par un inconnu au coin d’une rue
« Ne t’en fais pas, elle veille sur toi »
J’ai failli pas le prendre ce livre qu’un ami tendre
A mis sur ma route. Moi quand je doute, je doute de tout’
Douzième page du recueil, ce titre comme un clin d’œil
L’arbre est dans ses feuilles, vlan, dans la gueule, t’es pas toute seule
Ton regard sur le monde, ta tendresse vagabonde d’être insaisissable
Tes airs de tournesol, tes cheveux qui raffolent du mistral
La couleur de ta voix, tes mains et leurs dix doigts longs comme les années
Que tu as passé sur les planches dans des robes blanches
Je surprends tout cela dans mon corps, te voilà qui refais surface
Viens, laisse tes traces, je t'ai fait de la place
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5. |
Au milieu
02:04
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Y a un trou là, au milieu
Non, c'pas un trou c'est un nœud
Non, c'pas un nœud c'est une brèche
C'est par là qu'est passé la flèche
Qui nous a coupés en deux
Y a un trou là, au milieu
Non, c'pas un trou c'est un feu
Non c'pas un feu c'est liquide
La surface est pleine de rides
Quand le vent dépasse 3 nœuds
Y a un trou là, au milieu
Non, c'pas un trou c'est un lieu
Non c'pas un lieu, c'est un sas
Une petite pièce où s'entassent
Mes aïeules et mes aïeux
Y a un trou là, au milieu
Non, c'pas un trou c'est un noeud
Non c'pas un nœud, c'est un puits
Où retombe chaque nuit
Ce dont je fais ce que je peux
Y a un trou là, au milieu
Non, c'pas un trou c'est un feu
Non c'pas un feu, c'est la source
De tout ce qui dans sa course
De près ou de loin m'émeut
Y a un trou là, au milieu
Non, c'pas un trou c'est un lieu
Non c'pas un lieu, c'est la porte
D'un monde que je transporte
Et qui s'ouvre peu à peu
Y a un trou là, au milieu
Non c'pas un trou c'est un nœud
Non, c'pas un nœud, c'est le centre
Entre la tête et le ventre
Peut-être le lien entre les deux
Y a un trou là, au milieu
Non c'pas UN trou c'est le mien
Qui est différent du tien
Mais qui lui ressemble aussi
Et c'est ça qui nous relie
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6. |
Je reviens
03:19
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Je reviens, je reviens encore
À la même place, dans le même décor
Je reviens, je reviens encore
Je cherche une trace, trace de mon corps
On a déjà vu la mer rendre certains corps
Qu'on croyait portés disparus
Portés disparus
Je reviens, je reviens encore
Faire semblant d'attendre, devant l'eau qui dort
Je reviens, je reviens encore
Je viens de comprendre, c'est moi les renforts
Je reviens, je reviens encore
Sur les lieux du crime, je me remémore
Je reviens, je reviens encore
Saluer l'abîme, mais je reste au bord
On a déjà vu la guerre prendre fin alors
Que personne n'y croyait plus
Personne n'y croyait plus
Alors crois quand tu peux
Le reste du temps dors
Prends des forces pour deux, car...
Faudra bien, revenir encore
À la même place, dans le même décor
Faudra bien, revenir encore
Remonter la trace, trace de ton corps
On a déjà vu la mer rendre certains corps
Qu'on croyait portés disparus
Et qui rentrent au port
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7. |
La foi en l'homme
02:50
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L'histoire me fut contée par un homme aux yeux ternes
Débarqué à terre quelques instants plus tôt
Qui en vidant les fûts de la vieille taverne
Jurait que jamais plus on ne le verrait sur l'eau
Ce qu'il m'a dit, monsieur, m'a ôté foi en l'homme
Je ne sais ce que valent ces tonneaux, ces épices
Mais je sais ce que vaut la nature de l'homme
Qui les a préférés à la vie des novices
Je m'en vais le crier tous les jours qu'il me reste
Hurler jusqu'à ce que peut-être j'en périsse
Je veux que l'on m'entende de Rouen jusqu'à Brest
«Au lieu de posséder, qu'on chérisse...»
L'histoire me fut contée par une femme blême
Que je rencontrai non loin du petit bois
D'aucuns l'auraient pensée possédée, folle même
Souvent folie n'est pas du côté que l'on croit
Ce qu'elle m'a dit, monsieur, m'a ôté foi en l'homme
Je ne sais ce que sont la vertu ou le vice
Mais je sais ce que vaut la nature de l'homme
Qui a contre mon gré logé entre ses cuisses
Je m'en vais le crier tous les jours qu'il me reste
Hurler jusqu'à ce que peut-être j'en périsse
Je veux que l'on m'entende de Rouen jusqu'à Brest
«Au lieu de posséder, qu'on chérisse, qu'on chérisse...»
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8. |
Trois mots
02:46
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Cette question est comme un cri jeté sur le papier
Ces trois mots comme un défi que je t'aurais lancé
Attrape-les au vol et garde-les
Auprès de toi ils pourront se reposer
Ils m'ont suivi partout au gré des courants
Je leur cherchais un havre depuis longtemps
Attrape-les au vol et garde-les
Au creux de ta main, tiens-les bien
Je connais ton courage, ta force
La douceur au cœur de l'écorce
Cette question est comme un cri jeté sur le papier
Ces trois mots comme un défi que je t'aurais lancé
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9. |
Monsieur Langlois
02:56
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Le fil au bras droit de Monsieur Langlois a cassé hier au soir
À la fin du show, pendant les bravos, avant le rideau noir
Il était gêné mais l’a pas montré, personne n’a rien vu
Un conteur manchot ça peut être beau, mais ça court pas les rues
J’ai racheté du fil et puis des aiguilles pour lui rendre sa main
Je prends soin de lui comme d’un bon ami et il me le rend bien
Avec lui j’emprunte sans aucune crainte des routes que jamais
Je n’aurais osé penser traverser, et c’est ça qui me plait
Le show est rodé mais ce p’tit futé adore les digressions
Quand il improvise, j’essaye de le suivre mais je m’emmêle les crayons
C'est pas toujours facile, ça tire sur les fils de tout bord tout côté
C’est pas étonnant que de temps en temps ils finissent par casser
Quand on se dispute, j’y enlève sa perruque pour dédramatiser
C’est vrai que j’abuse mais après je m’excuse et on finit par rigoler
On est matelots sur le même bateau, compagnons de voyages
Deux bougres sensibles, un brin susceptibles, experts en enfantillages
On peint de grandes fresques faites de petits gestes glanés sur le chemin
De nos petites vies de clowns attendris par le sort des humains
On laisse des traces, on fait des grimaces, on cajole, on taquine
On vient ramasser les cœurs cabossés, leur coller des rustines
Par où que ça fuit, par où ça soucie, on dépose une histoire
Soit jolie, soit tendre, juste pour surprendre un peu le désespoir
Par où que ça fuit, par où ça soucie, on dépose une histoire
Soit jolie, soit tendre, juste pour surprendre un peu le désespoir
Tu sais c’est un choix, de le croire ou pas, mais le bonheur existe
Avant je cherchais, maintenant je sais: Je suis marionnettiste
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10. |
Vas-y doucement
03:41
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Ton corps assis, la nuit, sur des marches
La fumée sombre qu’il recrache
Ta tête penchée, posée sur la tranche
De ton poing serré
Terres inconnues pourtant déjà vues
Chimères agiles jamais vaincues
Silhouette peinte, empreinte du silence
Saugrenu des statues
Vas-y doucement
Desserre juste un peu les dents
Un pas à la fois, c’est ça
Regarde pas en bas
Où tu l’as mis, gamine, ton sourire
Celui-là même que tu respires
Lis un poème, aime ce que tu peux
Le peu qui veut
Un homme, une femme, un arbre, une urgence
Un mot bleu ou sa rime blanche
Au fond ça n’a pas d’importance
Oublie « toujours » , pense juste « amour »
Mais surtout…
Vas-y doucement
Desserre juste un peu les dents
Un pas à la fois, c’est ça
Regarde pas en bas
Padam padam, padidam, padidam
Padidam padidé
Padam, padadam, padadadam, padidam
Padidam, padidé
Vas-y doucement
Desserre juste un peu les dents
Un pas à la fois, c’est ça
Regarde pas en bas
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11. |
Oh my god
03:11
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À la librairie du carré Saint-Louis
Y avait en vitrine
Deux livres sortis en vente ce mois-ci
Deux auteurs ben in
Deux belles couvertures, deux plumes au futur
Prometteur à croire
Ce qui se murmure dans les corridors
De la littérature
Y avait le roman d’une jeune autrice
Du bas Saint-Laurent
Et celui d’un gars, Arthur Chépuquoi
Au titre ronflant
Mais j’ai pris çui du gars, sans savoir pourquoi
Sans trop réfléchir
Je me suis arrêtée pour boire un café
Pis là... j’ai failli mourir
Oh my god...
Je suis misogyne
J’ai jamais pris ma sœur au ballon chasseur
Quand on était p’tites
J’ai toujours choisi les gars en premier
Même ceux qu’étaient poche
Quand on m’a volé ma belle efface bleu
En secondaire 2
Je n’ai suspecté qu’Ari et Julie
Alors que c’était Mathieu
Y a juste suffi qu’Étienne dise à droite
Pour que je tourne là
Pourtant ses frangines m’avaient dit, les quatre
Que c’était tout droit
Je reproche à ma mère une tonne d’affaires
Elle qu’est toujours là
Alors que mon père il m’en a fait faire
Pis j’lui en veux pas
Oh my god...
Je suis misogyne
Je trouve ça normal qu’au téléjournal
On voit que des hommes
Qui se parlent entre eux, de problèmes sérieux
De l’avenir de l’homme
Et la majuscule, on s’la met au cul ?
Ou bien on l’enterre ?
Si rien me bouscule, si je capitule
Où va la colère ?
Une boule au sein, une pierre aux reins
Une crise de foi
Une vieille rancœur contre mon âme sœur
Qui guérit pas
Fuck, j’ai pas besoin que personne me bâillonne
Je m’arrange toute seule
J’ai compris ça bien, je suis pas un homme
Je me ferme la yeule
Oh my god...
Je suis misogyne
18 générations de femmes à genoux
C'est une bonne hérédité, mettons...
18 générations de femmes mises à genoux
Ça te transmet le métier, dirons-nous...
Ça t’apprend à su – pporter
Tellement intégrée, la chasse aux sorcières
Que je me la livre
J’ai déraciné la femme en colère
Je l’ai brûlée vive
Juste comprendre ça, c'est un pas de côté
C'est m'ôter du chemin
Juste de dire ça, c'est te demander
Si ça te rejoint
À l'idée que la route est bien longue encore
Y a tout de moi qui tremble
Mais ce qui me tient debout c'est qu'on peut faire corps
La marcher ensemble
On y va ? tu viens ? j'ai besoin de Nous
Et du choix des mots
Faut que ce soit fin pis que ce soit doux
Parce qu'on aura peu de repos
Mais on le fera, on sera sentinelles
D'un monde à défendre
Où chacune pourra à son rythme à elle
Renaitre de ses cendres
Oh my god...
Imagine!
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12. |
Je pars
02:53
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On a déjà plusieurs adresses
Et chacun quelques bleus au cœur
On est passés par la jeunesse
Et ses dévorantes ardeurs
On a tenu quelques promesses
Pris le beurre et l’argent du beurre
On doit au temps la politesse
D’avoir appris de nos erreurs
Et si je pars le cœur léger
C’est simplement pour éviter
Que le bout que je t’ai laissé
Ne soit trop lourd à supporter
Juste un souffle à ton cou
Morceau de moi, et souvenir de nous
Je nous veux doux, tendres, et fugaces
Heureux des bonheurs échappés
Je nous veux derniers de la classe
Au joyeux jeu des cœurs brisés
C’est bien trop grand, ça nous dépasse
Le simple fait d’exister
Et si chacun laisse une trace
Que ce soit celle d’un baiser
Alors je pars, le cœur léger
Mais simplement pour éviter
Que le bout que je t’ai laissé
Ne soit trop lourd à supporter
Alors je pars, le cœur léger
Mais simplement pour éviter
Que le bout que je t’ai laissé
Ne soit trop lourd à supporter
Juste un souffle à ton cou
Morceau de moi, et souvenir de nous
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13. |
Le lac Saint-Sébastien
04:38
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Tiens, se dit le lac Saint-Sébastien
Je ne comprends pas ces humains
Ils sont si pleins de turbulences
Je crois qu'ils ont peur du silence
Ils s'imaginent réfléchir
Moi, je sais ce que ça veut dire
Tiens, se dit le lac Saint-Sébastien
Oh! Je leur expliquerais bien
Qu'il faut qu'il n'y ait pas un souffle
Ou bien l'image se boursoufle
On ne distingue plus le fond
Le ciel est comme un vieux chiffon
Mais près de moi vit une humaine
Je la vois quand elle se promène
Et si parfois elle parle haut
Elle connait la langue de l'eau
Tiens, se dit le lac Saint-Sébastien
Elle dit que nous sommes cousins
Que les humains sont très liquides
Mais ils ne sont pas translucides
Où sont leurs truites, leurs brochets?
Il faut croire qu'ils les cachaient
Tiens, se dit le lac Saint-Sébastien
Sans doute ils n'y comprennent rien
L'eau qu'ils possèdent, ils la salissent
Ils y jettent leurs immondices
Et quand elle est bien polluée
Disent qu'il faut la purifier
Mais près de moi vit une humaine
Je la vois quand elle se promène
Et si parfois elle parle haut
Elle connaît la langue de l'eau
Tiens, se dit le lac Saint-Sébastien
Ils sont étranges, ces humains
Quand ils détournent des rivières
Ils sont parfois très en colère
Si elles vont regagner leur lit
Après avoir tout englouti
Tiens, se dit le lac Saint-Sébastien
Je crois qu'ils ne font pas le lien
Entre toutes les eaux du monde
Moi, je sais qu'elles correspondent
Et qu'en la plus petite flaque
Il y a l'espérance d'un lac
Mais près de moi vit une humaine
Je la vois quand elle se promène
Et si parfois elle parle haut
Elle connaît la langue de l'eau
Tiens, se dit le lac Saint-Sébastien
Ils se battent comme des chiens
Ils sont chiens quand ça les arrange
Et puis se prennent pour des anges
Comme si d'être ce qu'ils sont
Leur donnait un mauvais frisson
Tiens, se dit le lac Saint-Sébastien
Ils s'improvisent magiciens
Ils déracinent et ils bétonnent
Ils font le vide et ils s'étonnent
Que les saisons aillent de travers
Et que s'étende le désert
Mais près de moi vit une humaine
Je la vois quand elle se promène
Et si parfois elle parle haut
Elle connaît la langue de l'eau
Tiens, se dit le lac Saint-Sébastien
Je refroidis, l'hiver s'en vient
Bientôt se formera ma glace
Dessous, j'aurai toute la place
Pour moi le gel est bienvenu
Je n'aime pas les arbres nus
Tiens, se dit le lac Saint-Sébastien
Je vais rêver à ces humains
Ils seront encore là, j'espère
Quand mes eaux redeviendront claires
Et que se poseront les huards
Pourvu qu'ils n'aient pas de retard
Et que près de moi cette humaine
Ait traversé l'hiver sans peine
Qu'elle vienne avec les oiseaux
Me parler la langue de l'eau
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