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Nuances

by Marion Cousineau

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1.
Il y a toujours une femme qu’on aurait voulu être Personnage de Dali qui rêve à la fenêtre Son dos est triste et beau, revêtu des « peut-être » Que tu n’as su écrire dans aucune de tes lettres Et toujours un bateau qui nous regarde en coin Parangon fatigué d’un rêve au creux des reins Qui appareille bientôt, demain, c’est sûr, demain Demain par le hublot, c’est sûr on verra loin T’as peut-être déjà vécu les trois quarts de ta vie Peut-être juste la moitié, ou le début à peine Qu’est-ce que tu en as fait ? et à quoi t’as servi ? Combien de fois et à qui as tu dit « Je t’aime » ? Il y a toujours une cage, sans vue, et sans balcon Et toujours un cordage tressé de fleurs sans nom Qu’on lance dans les naufrages ou qui pend au plafond Et ça prend du courage de le saisir ou non T’as peut-être déjà vécu les trois quarts de ta vie Peut-être juste la moitié, ou le début à peine Qu’est-ce que tu en as fait ? et à quoi t’as servi ? Combien de fois et à qui ? T’as peut-être déjà vécu les trois quarts de ta vie Peut-être juste la moitié, ou le début à peine Qu’est-ce que tu en as fait ? et à quoi t’as servi ? Combien de fois et à qui as tu dit « Je t’aime » ?
2.
J’étais arrivé en avance Et je suivais deux belles Anglaises Dans les allées du Père Lachaise Le cœur tranquille en apparence Mais pourtant il n’en était rien Je n’étais ni le doux flâneur Ni le pauvre bonhomme en pleurs De ces visites qu’on paye chagrin Un bouquet de fleurs à la main Moi je venais chercher quelqu’un On n’a pas d’âge dans ce cas là Aucun voyage prépare à ça… Au bout de la section piétonne J’ai laissé filer les Anglaises Fermé la douce parenthèse La dernière porte du slalom C’était celle du Colombarium En repartant à petits pas Je tenais ma mère dans mes bras Comme elle m’avait porté avant Comme j’avais porté mes enfants Drôles de détours que fait le temps On n’a pas d’âge dans ce cas là Aucun voyage prépare à ça Aucun cauchemar ni mal de dents Aucun miroir ni cheveu blanc Et pourtant… C’est simple comme bonjour Comme un aller-retour Dont on a égaré La moitié du billet J’ai repensé aux deux Anglaises Quand du sommet de la falaise Je l’ai laissée partir au vent Pour terrain de jeu l’océan Un beau salut à toi maman On n’a pas d’âge dans ce cas là Aucun voyage prépare à ça Aucun cauchemar ni mal de dents Aucun miroir ni cheveu blanc Et pourtant… C’est simple comme bonjour Comme un aller-retour Dont on a égaré La moitié du billet C’est simple comme bonjour Comme un aller-retour Dont elle m’aurait laissé La moitié du billet
3.
Même si il est octobre et qu’on a changé d’heure Même si j’ai parcouru la planète à mains nues Que j’ai connu des ogres aux airs de grands seigneurs Et appris sur leur pas que vivre est un exploit Même si j’ai sur le dos des citrouilles géantes Des maisons arborées où il fait bon entrer J’ai vu des ciels si beaux que parfois ça me hante Quand repartent les oies encore une fois sans moi Moi qui n’ai pas d’ailes Je lorgne les voiles Et la manivelle Qui tendra la toile Dis-moi capitaine, Dis-moi vieux compère Qu’arrive-t-il aux peines Qu’on emmène en mer ? Même si moi mes copains c’est les meilleurs du monde Même si y a leurs peintures accrochées sur le mur J’ai mal à quelques-uns qui sont partis en trombe Mais je pleurerai pas ! Ils se foutraient de moi… Même si j’ai reconstruit les châteaux de l’Espagne Pour y loger les fées qui m’ont déshabillé  Même si de ma folie, j’ai fait une compagne Partenaire de haut vol de mes jours de traviole Moi qui n’ai pas d’ailes Je lorgne les voiles Et la manivelle Qui tendra la toile Dis-moi capitaine, Dis-moi vieux compère Qu’arrive-t-il aux peines Qu’on emmène en mer ?
4.
Lala 03:24
Oui j’ai déjà marché cette terre écorchée Ce chemin ardu, suspendu, du cœur déçu Je reconnais les pierres, les herbes et la colère Mauvaise conseillère qui me fait faire tout à l’envers Cette voix qui susurre que pour que la blessure ne laisse pas de trace À défaut de ta peau, c’est le courroux qu’il faut que j’embrasse Que la seule manière de survivre à l’hiver C’est de se persuader que l’été … n’a jamais existé Finalement hier, j’ai soufflé la poussière sur ton écriture Re-reçu en plein cœur toute ta douceur Toute cette élégance que j’aime et quand je pense À la prochaine qui ne viendra pas… ce qui pleut, c’est ça Et je scrute le ciel, je cherche un Gabriel qui m’apporterait Un sourire de toi, la caresse sur mon bras que j’aimais Je rêve d’une confidence faite par un inconnu au coin d’une rue «  Ne t’en fais pas, elle veille sur toi »  J’ai failli pas le prendre ce livre qu’un ami tendre A mis sur ma route. Moi quand je doute, je doute de tout’ Douzième page du recueil, ce titre comme un clin d’œil L’arbre est dans ses feuilles, vlan, dans la gueule, t’es pas toute seule Ton regard sur le monde, ta tendresse vagabonde d’être insaisissable Tes airs de tournesol, tes cheveux qui raffolent du mistral La couleur de ta voix, tes mains et leurs dix doigts longs comme les années Que tu as passé sur les planches dans des robes blanches Je surprends tout cela dans mon corps, te voilà qui refais surface Viens, laisse tes traces, je t'ai fait de la place
5.
Au milieu 02:04
Y a un trou là, au milieu Non, c'pas un trou c'est un nœud Non, c'pas un nœud c'est une brèche C'est par là qu'est passé la flèche Qui nous a coupés en deux Y a un trou là, au milieu Non, c'pas un trou c'est un feu Non c'pas un feu c'est liquide La surface est pleine de rides Quand le vent dépasse 3 nœuds Y a un trou là, au milieu Non, c'pas un trou c'est un lieu Non c'pas un lieu, c'est un sas Une petite pièce où s'entassent Mes aïeules et mes aïeux Y a un trou là, au milieu Non, c'pas un trou c'est un noeud Non c'pas un nœud, c'est un puits Où retombe chaque nuit Ce dont je fais ce que je peux Y a un trou là, au milieu Non, c'pas un trou c'est un feu Non c'pas un feu, c'est la source De tout ce qui dans sa course De près ou de loin m'émeut Y a un trou là, au milieu Non, c'pas un trou c'est un lieu Non c'pas un lieu, c'est la porte D'un monde que je transporte Et qui s'ouvre peu à peu Y a un trou là, au milieu Non c'pas un trou c'est un nœud Non, c'pas un nœud, c'est le centre Entre la tête et le ventre Peut-être le lien entre les deux Y a un trou là, au milieu Non c'pas UN trou c'est le mien Qui est différent du tien Mais qui lui ressemble aussi Et c'est ça qui nous relie
6.
Je reviens 03:19
Je reviens, je reviens encore À la même place, dans le même décor Je reviens, je reviens encore Je cherche une trace, trace de mon corps On a déjà vu la mer rendre certains corps Qu'on croyait portés disparus Portés disparus Je reviens, je reviens encore Faire semblant d'attendre, devant l'eau qui dort Je reviens, je reviens encore Je viens de comprendre, c'est moi les renforts Je reviens, je reviens encore Sur les lieux du crime, je me remémore Je reviens, je reviens encore Saluer l'abîme, mais je reste au bord On a déjà vu la guerre prendre fin alors Que personne n'y croyait plus Personne n'y croyait plus Alors crois quand tu peux Le reste du temps dors Prends des forces pour deux, car... Faudra bien, revenir encore À la même place, dans le même décor Faudra bien, revenir encore Remonter la trace, trace de ton corps On a déjà vu la mer rendre certains corps Qu'on croyait portés disparus Et qui rentrent au port
7.
L'histoire me fut contée par un homme aux yeux ternes Débarqué à terre quelques instants plus tôt Qui en vidant les fûts de la vieille taverne Jurait que jamais plus on ne le verrait sur l'eau Ce qu'il m'a dit, monsieur, m'a ôté foi en l'homme Je ne sais ce que valent ces tonneaux, ces épices Mais je sais ce que vaut la nature de l'homme Qui les a préférés à la vie des novices Je m'en vais le crier tous les jours qu'il me reste Hurler jusqu'à ce que peut-être j'en périsse Je veux que l'on m'entende de Rouen jusqu'à Brest «Au lieu de posséder, qu'on chérisse...» L'histoire me fut contée par une femme blême Que je rencontrai non loin du petit bois D'aucuns l'auraient pensée possédée, folle même Souvent folie n'est pas du côté que l'on croit Ce qu'elle m'a dit, monsieur, m'a ôté foi en l'homme Je ne sais ce que sont la vertu ou le vice Mais je sais ce que vaut la nature de l'homme Qui a contre mon gré logé entre ses cuisses Je m'en vais le crier tous les jours qu'il me reste Hurler jusqu'à ce que peut-être j'en périsse Je veux que l'on m'entende de Rouen jusqu'à Brest «Au lieu de posséder, qu'on chérisse, qu'on chérisse...»
8.
Trois mots 02:46
Cette question est comme un cri jeté sur le papier Ces trois mots comme un défi que je t'aurais lancé Attrape-les au vol et garde-les Auprès de toi ils pourront se reposer Ils m'ont suivi partout au gré des courants Je leur cherchais un havre depuis longtemps Attrape-les au vol et garde-les Au creux de ta main, tiens-les bien Je connais ton courage, ta force La douceur au cœur de l'écorce Cette question est comme un cri jeté sur le papier Ces trois mots comme un défi que je t'aurais lancé
9.
Le fil au bras droit de Monsieur Langlois a cassé hier au soir À la fin du show, pendant les bravos, avant le rideau noir Il était gêné mais l’a pas montré, personne n’a rien vu Un conteur manchot ça peut être beau, mais ça court pas les rues J’ai racheté du fil et puis des aiguilles pour lui rendre sa main Je prends soin de lui comme d’un bon ami et il me le rend bien Avec lui j’emprunte sans aucune crainte des routes que jamais Je n’aurais osé penser traverser, et c’est ça qui me plait Le show est rodé mais ce p’tit futé adore les digressions Quand il improvise, j’essaye de le suivre mais je m’emmêle les crayons C'est pas toujours facile, ça tire sur les fils de tout bord tout côté C’est pas étonnant que de temps en temps ils finissent par casser Quand on se dispute, j’y enlève sa perruque pour dédramatiser C’est vrai que j’abuse mais après je m’excuse et on finit par rigoler On est matelots sur le même bateau, compagnons de voyages Deux bougres sensibles, un brin susceptibles, experts en enfantillages On peint de grandes fresques faites de petits gestes glanés sur le chemin De nos petites vies de clowns attendris par le sort des humains On laisse des traces, on fait des grimaces, on cajole, on taquine On vient ramasser les cœurs cabossés, leur coller des rustines Par où que ça fuit, par où ça soucie, on dépose une histoire Soit jolie, soit tendre, juste pour surprendre un peu le désespoir Par où que ça fuit, par où ça soucie, on dépose une histoire Soit jolie, soit tendre, juste pour surprendre un peu le désespoir Tu sais c’est un choix, de le croire ou pas, mais le bonheur existe Avant je cherchais, maintenant je sais: Je suis marionnettiste
10.
Ton corps assis, la nuit, sur des marches La fumée sombre qu’il recrache Ta tête penchée, posée sur la tranche De ton poing serré Terres inconnues pourtant déjà vues Chimères agiles jamais vaincues Silhouette peinte, empreinte du silence Saugrenu des statues Vas-y doucement Desserre juste un peu les dents Un pas à la fois, c’est ça Regarde pas en bas Où tu l’as mis, gamine, ton sourire Celui-là même que tu respires Lis un poème, aime ce que tu peux Le peu qui veut Un homme, une femme, un arbre, une urgence Un mot bleu ou sa rime blanche Au fond ça n’a pas d’importance Oublie « toujours » , pense juste « amour » Mais surtout… Vas-y doucement Desserre juste un peu les dents Un pas à la fois, c’est ça Regarde pas en bas Padam padam, padidam, padidam Padidam padidé Padam, padadam, padadadam, padidam Padidam, padidé Vas-y doucement Desserre juste un peu les dents Un pas à la fois, c’est ça Regarde pas en bas
11.
Oh my god 03:11
À la librairie du carré Saint-Louis Y avait en vitrine Deux livres sortis en vente ce mois-ci Deux auteurs ben in Deux belles couvertures, deux plumes au futur Prometteur à croire Ce qui se murmure dans les corridors De la littérature Y avait le roman d’une jeune autrice Du bas Saint-Laurent Et celui d’un gars, Arthur Chépuquoi Au titre ronflant Mais j’ai pris çui du gars, sans savoir pourquoi Sans trop réfléchir Je me suis arrêtée pour boire un café Pis là... j’ai failli mourir Oh my god... Je suis misogyne J’ai jamais pris ma sœur au ballon chasseur Quand on était p’tites J’ai toujours choisi les gars en premier Même ceux qu’étaient poche Quand on m’a volé ma belle efface bleu En secondaire 2 Je n’ai suspecté qu’Ari et Julie Alors que c’était Mathieu Y a juste suffi qu’Étienne dise à droite Pour que je tourne là Pourtant ses frangines m’avaient dit, les quatre Que c’était tout droit Je reproche à ma mère une tonne d’affaires Elle qu’est toujours là Alors que mon père il m’en a fait faire Pis j’lui en veux pas Oh my god... Je suis misogyne Je trouve ça normal qu’au téléjournal On voit que des hommes Qui se parlent entre eux, de problèmes sérieux De l’avenir de l’homme Et la majuscule, on s’la met au cul ? Ou bien on l’enterre ? Si rien me bouscule, si je capitule Où va la colère ? Une boule au sein, une pierre aux reins Une crise de foi Une vieille rancœur contre mon âme sœur Qui guérit pas Fuck, j’ai pas besoin que personne me bâillonne Je m’arrange toute seule J’ai compris ça bien, je suis pas un homme Je me ferme la yeule Oh my god... Je suis misogyne 18 générations de femmes à genoux C'est une bonne hérédité, mettons... 18 générations de femmes mises à genoux Ça te transmet le métier, dirons-nous... Ça t’apprend à su – pporter Tellement intégrée, la chasse aux sorcières Que je me la livre J’ai déraciné la femme en colère Je l’ai brûlée vive Juste comprendre ça, c'est un pas de côté C'est m'ôter du chemin Juste de dire ça, c'est te demander Si ça te rejoint À l'idée que la route est bien longue encore Y a tout de moi qui tremble Mais ce qui me tient debout c'est qu'on peut faire corps La marcher ensemble On y va ? tu viens ? j'ai besoin de Nous Et du choix des mots Faut que ce soit fin pis que ce soit doux Parce qu'on aura peu de repos Mais on le fera, on sera sentinelles D'un monde à défendre Où chacune pourra à son rythme à elle Renaitre de ses cendres Oh my god... Imagine!
12.
Je pars 02:53
On a déjà plusieurs adresses Et chacun quelques bleus au cœur On est passés par la jeunesse Et ses dévorantes ardeurs On a tenu quelques promesses Pris le beurre et l’argent du beurre On doit au temps la politesse D’avoir appris de nos erreurs Et si je pars le cœur léger C’est simplement pour éviter Que le bout que je t’ai laissé Ne soit trop lourd à supporter Juste un souffle à ton cou Morceau de moi, et souvenir de nous Je nous veux doux, tendres, et fugaces Heureux des bonheurs échappés Je nous veux derniers de la classe Au joyeux jeu des cœurs brisés C’est bien trop grand, ça nous dépasse Le simple fait d’exister Et si chacun laisse une trace Que ce soit celle d’un baiser Alors je pars, le cœur léger Mais simplement pour éviter Que le bout que je t’ai laissé Ne soit trop lourd à supporter Alors je pars, le cœur léger Mais simplement pour éviter Que le bout que je t’ai laissé Ne soit trop lourd à supporter Juste un souffle à ton cou Morceau de moi, et souvenir de nous
13.
Tiens, se dit le lac Saint-Sébastien Je ne comprends pas ces humains Ils sont si pleins de turbulences Je crois qu'ils ont peur du silence Ils s'imaginent réfléchir Moi, je sais ce que ça veut dire Tiens, se dit le lac Saint-Sébastien Oh! Je leur expliquerais bien Qu'il faut qu'il n'y ait pas un souffle Ou bien l'image se boursoufle On ne distingue plus le fond Le ciel est comme un vieux chiffon Mais près de moi vit une humaine Je la vois quand elle se promène Et si parfois elle parle haut Elle connait la langue de l'eau Tiens, se dit le lac Saint-Sébastien Elle dit que nous sommes cousins Que les humains sont très liquides Mais ils ne sont pas translucides Où sont leurs truites, leurs brochets? Il faut croire qu'ils les cachaient Tiens, se dit le lac Saint-Sébastien Sans doute ils n'y comprennent rien L'eau qu'ils possèdent, ils la salissent Ils y jettent leurs immondices Et quand elle est bien polluée Disent qu'il faut la purifier Mais près de moi vit une humaine Je la vois quand elle se promène Et si parfois elle parle haut Elle connaît la langue de l'eau Tiens, se dit le lac Saint-Sébastien Ils sont étranges, ces humains Quand ils détournent des rivières Ils sont parfois très en colère Si elles vont regagner leur lit Après avoir tout englouti Tiens, se dit le lac Saint-Sébastien Je crois qu'ils ne font pas le lien Entre toutes les eaux du monde Moi, je sais qu'elles correspondent Et qu'en la plus petite flaque Il y a l'espérance d'un lac Mais près de moi vit une humaine Je la vois quand elle se promène Et si parfois elle parle haut Elle connaît la langue de l'eau Tiens, se dit le lac Saint-Sébastien Ils se battent comme des chiens Ils sont chiens quand ça les arrange Et puis se prennent pour des anges Comme si d'être ce qu'ils sont Leur donnait un mauvais frisson Tiens, se dit le lac Saint-Sébastien Ils s'improvisent magiciens Ils déracinent et ils bétonnent Ils font le vide et ils s'étonnent Que les saisons aillent de travers Et que s'étende le désert Mais près de moi vit une humaine Je la vois quand elle se promène Et si parfois elle parle haut Elle connaît la langue de l'eau Tiens, se dit le lac Saint-Sébastien Je refroidis, l'hiver s'en vient Bientôt se formera ma glace Dessous, j'aurai toute la place Pour moi le gel est bienvenu Je n'aime pas les arbres nus Tiens, se dit le lac Saint-Sébastien Je vais rêver à ces humains Ils seront encore là, j'espère Quand mes eaux redeviendront claires Et que se poseront les huards Pourvu qu'ils n'aient pas de retard Et que près de moi cette humaine Ait traversé l'hiver sans peine Qu'elle vienne avec les oiseaux Me parler la langue de l'eau

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released April 15, 2022

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Marion Cousineau Montreal, Québec

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